Communication de pleine présence et créativité

Entamer une démarche de méditation ou de pleine présence c'est aussi porter son attention sur la manière dont nous communiquons.

Qu'on le veuille ou non, ce qu'on dit aux enfants a des effets profonds, notamment sur leur créativité.

Jonstone Keith est connu pour être l'auteur d'un ouvrage de référence en improvisation théâtrale : Impro: Improvisation and the Theatre.  Dans ce livre, un passage intéressant concerne l'effet de l'école sur la créativité des enfants. Le constat n'est pas reluisant.

Notre créativité naturelle est détruite par la société

Jonstone Keith est persuadé d'une chose, nous sommes tous créatifs à la naissance, seulement la société crée en nous des inhibitions. Ces inhibitions n'auraient pas grand-chose de pertinent par rapport aux vrais enjeux de la société :

"La façon dont les parents et les enseignants traitent souvent les enfants me donne la nausée. La plupart des gens pensent que les choses obscènes sont sexuelles comme les poils pubiens, le langage obscène, mais je suis plus choqué par les villes modernes, par les carcinogènes dans l'air et dans les aliments, par le volume toujours croissant de matières radioactives dans l'environnement."

Ce qui favorise notre spontanéité, notre créativité, ce sont des situations où la personne : "peut librement exprimer ses pensées les plus intimes envers lui-même, envers toute autre personne (...), peut être certain qu'il n'est pas jugé et qu'il est pleinement accepté".

Prendre conscience des éléments qui favorisent et entravent la créativité

Pour Keith, l'école est tout sauf un lieu où se créeent des situations où l'enfant peut librement être lui-même. Il donne en exemple une comparaison des éléments de communications qui favorisent et entravent la créativité. A garder en mémoire !

La éléments d'une communication créative

  • Les silences
  • L'acceptation: Oui. Uh Hmm. Je suis ce que tu dis. Hochement de tête.
  • La reconnaissance: Bonjour, bonjour. Je remarque que tu t'es coiffé les cheveux.
  • Offrir sa présence : Je vais m'asseoir avec toi un moment. Je vais rester ici avec toi. Votre confort m'intéresse.
  • Poser des questions ouvertes : Y a-t-il quelque chose dont tu aimerais parler? A quoi tu penses? Par où veux-tu commencer?
  • Offrir des pistes générales: Continue. Et ensuite?
  • Placer l'événement dans le temps ou dans un ordre particulier : Était-ce avant ou après ? etc.
  • Donner des description encourageante sur les perceptions, donner des comparaisons encourageantes.

Les éléments d'une communication d'inhibition

  • Rassurer: Je ne m'inquiéterais pas. Tout va bien se passer. Tu t'en sors très bien.
  • Approuver: C'est bien. Je suis content que tu sois là.
  • Rejeter : Ne parlons pas de ça. Je ne veux pas en entendre parler.
  • La désapprobation: C'est mauvais. J'aimerais mieux pas.
  • L'acceptation: C'est exact. Je suis d'accord.
  • Le désaccord: C'est faux. Je ne suis pas du tout d'accord. Je n' y crois pas.
  • Les conseils : Je pense que tu devrais. Pourquoi pas toi ?
  • Sonder : Parle-moi maintenant. Raconte-moi ton histoire de vie.
  • Contester : Mais comment peux-tu ? Si tu es mort, pourquoi ton cœur bat-il?
  • Tester : Quel jour sommes-nous?

Ne soyons pas les censeurs des enfants, ce qu'ils pourraient apporter au monde est trop précieux. Parlons leur de façon à ce qu'ils se sentent acceptés. 

Pour aller plus loin : 

"Alike", un court métrage d'animation réalisé par Daniel Martínez Lara & Rafa Cano Méndez sur ce thème de la créativité, des enfants et de la société.